Karen van der Stal
Si la chaîne Festival 4K de Stingray impressionne autant les téléspectateurs européens, c’est grâce à Karen van der Stal, qui choisit avec un soin méticuleux les meilleures performances tirées de festivals, de concerts, de DJ sets et de spectacles de cirque. Karen programme également des chaînes et des Vibes pour l’appli Stingray Musique. (Il s’agit de deux types de listes de lecture distincts : les chaînes sont plus étoffées et mises à jour plus fréquemment, tandis que les Vibes sont des compilations plus courtes élaborées selon un thème précis.)
Karen est titulaire d’une maîtrise en musicologie de l’Université d’Amsterdam. Elle joue du violon depuis qu’elle a sept ans, et fait partie d’un groupe de musique bluegrass depuis maintenant deux ans. Karen a commencé à travailler pour Stingray DJAZZ à l’époque où le service s’appelait encore DJAZZ.tv. Dans ce poste, elle a eu la chance de voyager à travers le monde pour assister à des festivals de jazz et interviewer des musiciens de renom. Karen adore parcourir sa vaste collection d’albums et écouter chanson après chanson pour trouver le titre parfait pour la liste de lecture qu’elle est en train d’élaborer.
Est-ce que travailler pour Stingray, ou plus généralement dans l’industrie musicale, influence ta relation personnelle à la musique? De quelle manière?
Lorsque j’étudiais la musicologie, on me disait souvent : « Tu verras, tu n’écouteras plus jamais la musique de la même façon. Tu dois maintenant l’analyser et tu ne pourras jamais cesser de le faire… » Mais la réalité est tout autre. Selon moi, travailler dans l’industrie de la musique ne gâche pas du tout le plaisir que j’ai à écouter de la musique. Plutôt, ça me donne l’occasion de découvrir des artistes que je n’aurais jamais écoutés autrement. Au final, ça ne fait que renforcer mon amour de la musique.
Quel est le premier album, artiste ou chanson qui t’a réellement marquée?
Les Spice Girls! C’est le premier groupe que je me souviens d’avoir écouté. Je me rappelle être à la plage avec une amie, qui y a acheté le CD. Je l’ai ensuite copié sur cassette. À l’époque, j’avais l’habitude de faire mes propres mixtapes avec toutes mes chansons préférées. Mes parents étaient vraiment déçus, parce qu’ils étaient passionnés par le jazz et la musique classique. Mon père était un grand fan des Beatles, et il a essayé de m’intéresser à leur musique, mais je n’avais d’oreilles que pour les Spice Girls et Britney Spears. Oh, et pour tous les boy bands aussi!
Qu’est-ce que tu aimes écouter ces temps-ci?
Un peu de tout. J’aime pas mal tous les styles musicaux, mais j’écoute principalement du jazz et de la musique classique. J’aime tout particulièrement le jazz manouche et le jazz latin. Et depuis un moment, j’écoute beaucoup de bluegrass, parce que je suis membre d’un groupe bluegrass!
Depuis combien de temps fais-tu partie de ce groupe?
J’en fais partie depuis maintenant deux ans. Par le passé, nous jouions surtout de l’Americana et du folk, et un peu de tout ce qui nous intéressait. Puis, à ma légère surprise, le groupe a décidé de prendre un tournant bluegrass traditionnel, avec l’objectif de répliquer exactement des enregistrements des années 40. À l’heure actuelle, on se produit lors de concerts intimes, d’anniversaires, etc. Mais au printemps prochain, on aimerait commencer à se produire à plus grande échelle.
Peux-tu nommer un musicien ou une musicienne que tu admires?
J’affectionne tout particulièrement Stéphane Grappelli, un violoniste qui est décédé dans les années 90. Il faisait partie du groupe de Django Reinhardt. Je crois que ce que j’aime le plus chez lui, c’est sa virtuosité et son sens inouï du rythme. Il joue avec tant d’aisance que tout semble facile, alors que c’est loin d’être le cas… J’ai essayé à maintes reprises de copier les solos de Grappelli. Je pourrais me pratiquer pendant des années, mais je ne parviendrais jamais à les maîtriser.
Quels sont tes Vibes ou tes chaînes Stingray coup de cœur?
J’adore « 4 strings of cool », programmé par Humberto Mendez. On y trouve des lignes de basse vraiment cool et beaucoup de jazz, alors j’imagine que c’est pour ça que je l’aime autant… J’ai aussi un faible pour le Vibe « Montreux Jazz » que j’ai récemment eu le privilège de créer. J’ai déjà assisté au festival, et écouter ce Vibe me rappelle énormément de bons souvenirs. Il y a aussi un Vibe qu’on écoutait souvent lorsqu’on travaillait encore au bureau. Il s’appelle « Upbeat morning tracks », mais on l’écoutait à toute heure du jour. Aujourd’hui, lorsque je l’écoute, je nous vois tous réunis autour de la table, devant une grande théière et une assiette de biscuits!
En raison de la pandémie, Karen – comme la majorité de ses collègues de notre bureau d’Amsterdam –, travaille maintenant de la maison. Elle m’a parlé de la configuration impressionnante de son bureau à domicile, qui me semble être le rêve de tout mélomane…
J’ai déménagé assez récemment, et j’ai maintenant une pièce entière consacrée à mon bureau/studio de musique! J’ai un petit piano à côté de mon ordinateur. J’en joue rarement, mais je suis obsédée par quelques pièces classiques que je tente toujours de maîtriser. À l’autre bout de la pièce, j’ai installé mon tourne-disque et mes haut-parleurs. Avant, j’habitais un petit appartement, alors tout mon matériel musical a longtemps été entreposé. Je m’en ennuyais beaucoup! J’écoute de la musique en travaillant et je redécouvre simultanément ma collection de vinyles.